Fermeture du site Français de piratage – Zone Téléchargement.com
Cela faisait longtemps qu’une plateforme de téléchargement illégale n’était tombé dans les mailles des autorités chargé de lutter contre le piratage. En ce début de semaine, c’est le site Zone Téléchargement qui en a fait les frais.
La gendarmerie nationale a annoncé en effet sur Twitter sa fermeture ce lundi et l’arrestation de sept personnes dont trois placées en garde à vue (en France mais aussi à Andorre). Ce sont 431.000 euros d’avoirs, du cash et deux Jaguar qui ont été saisis par les autorités. “DL Protect et Zone Téléchargement étaient gérés par la même famille. Ces deux sites qui fonctionnait conjointement permettaient de monétiser deux fois plus d’argent sur le même contenu pirate [pubs sur Zone Téléchargement + DL Protect]” et d’empocher au dire de la gendarmerie, 10 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis dix ans.
On découvre dans les images de la vidéo ci-dessous les voitures de luxes saisies par les autorités ainsi que le coup de force des policiers locaux, secondés par les gendarmes Français. Rien à voir toutefois avec le Commando lancé contre Megaupload ^^’
Cette plate-forme de “direct download” générait près de 4 millions de connexions par mois, selon les ayants-droits à l’origine de la plainte. Son succès s’appuyait sur son catalogue de nouveautés (films, séries) mais surtout sur un catalogue de contenus très profond : on y trouvait ainsi des films absents des plates-formes légales de SVOD.
P2P, torrents, DDL…
Cela fait dix-sept ans, et le lancement de Napster, que le piratage en ligne est plébiscité. Ce logiciel de peer to peer (P2P, échange direct d’internaute à internaute) a été le premier à s’imposer. A une époque où le haut débit commençait à se démocratiser, seuls des fichiers musicaux de type MP3 y circulaient. Le téléchargement d’un simple album pouvait prendre plusieurs jours.
Mais, déjà, les ayants droit s’étaient affolés. La RIAA, syndicat des maisons de disques aux Etats-Unis, avait obtenu la fermeture du service dès 2001. La marque Napster survivra toutefois jusqu’en 2011 sous la forme d’une plateforme de téléchargement… légale pour ensuite disparaître définitivement.
La disparition de Napster facilite l’émergence d’autres services similaires. A l’image de KaZaa, son héritier spirituel de 2001 à 2005, ou surtout d’eMule, évolution améliorée d’eDonkey 2000 lancée en 2002, et qui s’imposera jusqu’à la fin de la décennie comme le plus populaire des services de P2P, en dépit de la saisie régulière de ses serveurs.
La plateforme suédoise The Pirate Bay, lancée en 2003, est devenue le plus célèbre marché culturel d’Internet : gratuité totale, illégalité quasi absolue, faux fichiers en pagaille, et autant de procès. Malgré des fermetures répétées, le site est réapparu en 2015 en version allégée, quelques semaines seulement après une énième fermeture.
A ses côtés, dans le panthéon pirate, figure le site MegaUpload, conçu en 2005 par le germano-finnois Kim Schmitz, dit Kim Dotcom. Son modèle : le téléchargement direct (direct download, dit DDL). Cette fois, plus besoin d’internautes pairs, un seul lien suffit à télécharger un fichier hébergé sur un des 700 serveurs loués par la société. Celle-ci défrayera la chronique jusqu’à sa fermeture en 2012, entraînant la disparition de 25 millions de gigaoctets de fichiers.
Face au phénomène, l’industrie a réagi avec, par exemple, l’ajout de DRM (verrous numériques) dans les disques ou l’inclusion d’écrans de sensibilisation avant chaque film sur un DVD. Quitte à, parfois, rebuter les consommateurs légaux et rendre le piratage plus attractif. Or les pirates sont moins pingres qu’ils ne laissent paraître et les années 2010 voient l’émergence d’un nouveau type de consommation, le streaming, ou visionnage à la volée.
Une enquête de janvier 2011 de la Hadopi (haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits intellectuels) révèle que les internautes ayant recours à des voies illicites sont de gros consommateurs culturels, et dépensent en moyenne plus d’argent que les autres.
2016 – On tourne toujours en rond …
Zone Téléchargement était le onzième site le plus consulté en France avant sa fermeture le 28 novembre, juste derrière Amazon, mais devant C -scount ou Ebay. D’autres moins connus continuent à être très utilisés référencé dans cet article.